Les veillées au camp
Mais pourquoi donc fait-on des veillées ?
Il est parfois bon de revenir aux sources… La veillée rassemble depuis des siècles les personnes d’un village, d’une famille, afin de passer ensemble les premières heures de la nuit, tout spécialement en hiver, lorsqu’il fait froid et sombre. Un moyen de réchauffer les cœurs !
Je vous accorde que pendant nos camps d’été, il ne fait généralement pas froid, et rarement sombre avant une heure avancée. Mais pourquoi se priver de ce moment de retrouvailles, où les activités du jour sont terminées et où l’on peut profiter simplement du plaisir d’être ensemble ?
Par ailleurs, chaque veillée témoignera de la qualité de style de la compagnie. Les guides vont-elles vivre cette activité comme les autres, soudées en patrouille, ou la veillée va-t-elle être l’occasion pour quelques une de se retrouver pour chahuter ? L’esprit scout doit régner ici, comme dans chaque activité du camp.
Le thème… en lien avec le thème de camp
Alors comment organiser les veillées pour le camp ?
Repartons du dossier de camp : il y a une page appelée « thème de camp : son habillage ». Vous avez donc choisi un thème qui va se décliner dans les différentes activités, y compris les veillées. Il s’agit d’avoir suffisamment d’imagination pour décliner ce thème de 15 manières différentes, et d’éviter de faire la même veillée tous les soirs : thème plus historique, religieux, inspiré de la littérature, de votre lieu de camp et des légendes de la région, de l’activité du jour.
Vous allez développer votre imagination et celle des guides ! D’ailleurs, les guides et les boute-en-train en particulier peuvent proposer des thèmes de veillée. Ce n’est pas réservé aux membres de la CDH !
Pour aider à varier les veillées, vous allez pouvoir préparer plus spécialement certaines veillées avant le camp.
Entre la veillée « impro » et la veillée préparée
Avez-vous testé la « veillée impro » ? Sans thème, les numéros s’enchaînant plus ou moins selon la motivation des guides, on chronomètre la durée des « blancs ». Sans structure, ces veillées risquent fort d’être décevantes… mais préparer toutes les veillées avant le camp, c’est très lourd pour les guides, me direz-vous !
Il existe un juste milieu : quelques veillées plus soigneusement préparées avant le camp, et d’autres qui le seront sur place.
Nous ne cherchons pas la perfection mais un moment joyeux ensemble, rappelez-vous ! Même si tout n’est pas minutieusement chronométré, avoir un thème de veillée donne un cadre au sein duquel l’imagination va pouvoir se déployer. Ce qui n’enlève pas la spontanéité ! Un ban lancé dans l’enthousiasme de la fin d’un numéro, un chant de circonstance qui n’était pas prévu dans le fil rouge peuvent fuser. L’équipe de fil rouge doit savoir être souple.
L’organisation de la veillée
Pour la veillée comme pour toute activité de patrouille, les guides doivent apprendre à s’organiser. Une répartition des tâches est indispensable à son bon déroulement. La CP est garante de l’esprit qui règnera dans la patrouille au cours du numéro et de l’ensemble de la veillée. Le boute-en-train aidera la patrouille sur un plan plus technique, conseillera sur l’ensemble du numéro, proposera des jeux pour progresser, apprendra à la patrouille de nouveaux chants,…Dans la patrouille, chacune doit avoir un rôle précis et être prête à intervenir quand son tour viendra. La CP y veillera !
Et les cheftaines, où sont-elles ?
Trop souvent, les guides préparent la veillée, et les cheftaines y assistent.
Et pourtant quelle occasion magnifique de souder la maîtrise, de donner aux guides le goût du numéro beau, clair et joyeux, de participer pleinement à la vie de la compagnie, de réaliser ce que vous demandez à vos guides ! C’est parfois l’occasion pour les guides de voir les cheftaines sous un nouveau jour, peut-être moins impressionnant, même si la joie doit être vécue au quotidien dans la maîtrise.
C’est toujours l’occasion pour vous de mettre en œuvre cette triade : valoriser, croire, témoigner. Valoriser chacune dans ce qu’elle a de meilleur, croire qu’elle est capable du meilleur, et témoigner de votre style scout et de votre foi pour donner aux guides le désir d’en vivre aussi. Chaque veillée vous donne l’occasion de faire cela, et de connaître davantage chaque guide. Dites-le aux CP : si elles veulent connaître leurs patrouillardes, qu’elles sachent les observer avec bienveillance au cours des veillées. Les joies et les soucis peuvent s’y révéler… comme d’ailleurs durant le petit déjeuner !
Oui mais, me direz-vous, nous n’avons pas le temps de répéter, il y a tant de choses à faire. Là, un seul mot d’ordre : an-ti-ci-per !
Vous pouvez avant le camp prévoir quelques textes, déguisements ou numéros complets que vous pourrez finir de monter sur place. Vous n’êtes pas obligées de participer à toutes les veillées si cela vous semble une montagne…mais prévoyez-en quelques-unes, ainsi qu’un fil rouge !
Après la veillée
Le soir même : mais à quoi rime le silence de la nuit ?
La veillée a été très belle, tout le monde a participé et a ri, la courbe vous a progressivement amenées à la prière et la journée s’est terminée dans les mains du Seigneur. Et maintenant ? Tambour et trompettes, les patrouilles rentrent en riant dans leur coin, les gamelles qui traînaient par terre servent de ballon de foot, la maîtrise éteint le feu en discutant tranquillement…combien de fois n’a-t-on pas parlé du fameux « silence de la nuit » ! Et combien de fois ne l’avons-nous pas respecté…
Alors, pourquoi ce silence ?
Oui, mais comment ?
Si les CP sont convaincues de l’importance de ce silence parce qu’elles y ont réfléchi, elles sauront le faire passer dans leur patrouille et aider leurs guides à y réfléchir elles-mêmes en CDP. Mais attention ! Cela concerne en premier lieu la maîtrise ! Elle est l’exemple qui montre que respecter le silence est possible et bon. Vous avez aussi besoin de repos et préparer la journée du lendemain sous la tente avant de dormir ne doit pas être une habitude…
Le lendemain : bilan de veillée et conseil de boute-en-train
Et après ?
Les veillées du camp sont l’occasion de proposer une progression sur le plan du style aux guides. Faire un bilan de veillée permet de repérer ce qui a bien fonctionné (et pourquoi), et ce qui a été plus dur. Attention ! L’objectif n’est pas la perfection technique, mais la progression de chacune et la réalisation ensemble d’un temps « beau, clair et joyeux » ! La technique est au service des guides et non l’inverse !
Pour cela, selon votre compagnie, la bienveillance générale, les compétences en expression, plusieurs possibilités :
– la compagnie peine en expression ou la bienveillance n’est pas toujours au rendez-vous : la CCie fera le bilan. Ce bilan sera l’occasion de former le regard des guides pour qu’il soit un regard qui élève et encourage.
– Si la Compagnie est déjà rôdée, vous pouvez vous aider du conseil de boute-en-train : un conseil avec les boute-en-train de chaque patrouille au cours duquel vous allez ensemble faire le bilan, et leur apprendre à le faire. Chaque boute-en-train pourra restituer ce bilan à sa patrouille. Ce conseil a l’avantage de responsabiliser les boute-en-train en utilisant les postes d’action. Mais si les guides ont du mal en expression, le bilan fait en conseil risque d’être déformé. Mieux vaut parfois commencer par faire le bilan soi-même en compagnie, jusqu’à ce que les guides soient prêtes à prendre cette responsabilité.
Dans tous les cas, les boute-en-train pourront en fonction du bilan proposer à leur patrouille des jeux permettant de progresser dans les domaines qui posent des difficultés à la patrouille.