Les conditions nécessaires pour qu’un jumelage soit accepté :
– décider du jumelage et le déclarer via les fiches « projet de camp » avant le 31 janvier ;
– les CP de chacune des deux compagnies doivent être consultées en CdH et donner leur assentiment au projet de jumelage ;
– un WE de HP commun doit être organisé, afin de permettre aux CP de se rencontrer et aux deux maîtrises de bâtir ensemble les objectifs, le programme, l’habillage du thème choisi, etc. Le thème du camp doit être commun ;
– dans le déroulement du camp, les activités communes doivent être privilégiées ;
– au camp, la tente intendance, la tente infirmerie et le coin maîtrise doivent être communs pour que la chef de camp puisse tout superviser facilement.
– Si vous le pouvez, il serait également utile qu’un WE de compagnie commun puisse être organisé (mais c’est moins prioritaire que le WE de HP).
Camp jumelés, l’anticiper et le préparer
Article paru dans Maitrises n°178 ; par Anne-Cécile RIGAIL, ACNEg, pour l’équipe nationale éclaireuses.
Lorsque deux compagnies se jumellent pour des raisons de formation de la maîtrise, la chef de camp est responsable de l’ensemble des deux camps, en ce qui concerne la pédagogique et la sécurité. Comment construire un camp unifié tout en respectant les particularités de chacune des compagnies ?
Justine, la cheftaine de compagnie de la IIe la Garenne, n’a pas pu et ne pourra pas suivre un CEP2 éclaireuses durant l’année. Pour permettre à ses guides de vivre un camp de plus de 5 jours, elle a cherché et trouvé à se jumeler avec la compagnie IVe les Causses, dont la CCie, Berthilde, a un CEP2.
Du point de vue réglementaire, Berthilde sera responsable de l’ensemble des activités menées par les deux compagnies. Comment bien préparer ce camp et trouver le bon équilibre entre les activités communes et les activités séparées ?
Un projet commun à bâtir tout au long de l’année
L’expérience montre que les jumelages sont plus réussis quand ils ont été préparés tout au long de l’année, plutôt que « plaqués » à la dernière minute pour « sauver » un camp mal parti…
La préparation commune doit permettre :
- de s’assurer la compatibilité des caractères entre les cheftaines ;
- de créer un climat de confiance et d’entraide inter-maitrise ;
- de vérifier les attentes de chacune des deux CdH (et notamment les objectifs de progression de l’année et du camp) ;
- aux guides de faire connaissance et de développer de la sympathie pour « les filles d’en face » ;
- de choisir un thème commun, qui permettra à toutes de jouer dans le même univers ;
- de se mettre d’accord sur les activités communes.
- de développer le sens de l’accueil chez les guides et le désir de découvrir l’autre par un système de correspondance entre les patrouilles durant toute l’année.
Un programme adapté à chaque patrouille
Souvent, chaque compagnie a des caractéristiques propres : guides des villes ou des champs, compagnie super « technique » ou composée de jeunes guides, fana de l’expression ou incollable en froissartage…
La cheftaine de compagnie doit faire vivre à ses guides un camp qui leur corresponde, qui soit le couronnement de leur année. Elle prépare un programme adapté, non seulement à sa compagnie mais plus précisément à chacune de ses patrouilles.
La préparation du jumelage à l’avance permettra de dégager au maximum les objectifs et souhaits d’activité communs. Mais il faut également prévoir de la souplesse et des adaptations, sans quoi certaines patrouilles, voire une compagnie tout entière, pourraient se trouver frustrées.
Comment choisir les activités communes ?
Réglementairement, le fait que le camp soit sous la responsabilité d’une seule personne ne signifie pas que tout le monde doive faire la même chose en même temps. Néanmoins, l’objectif d’un jumelage est bien d’avoir un maximum d’activités communes.
Tout dépend de la taille des compagnies : si on jumelle une compagnie de deux patrouilles et une de trois patrouilles, cela vaut le coup de faire le maximum d’activités en commun, pour permettre à toutes les guides de vivre des aventures en grand groupe et aux patrouilles de se confronter les unes aux autres.
Si le jumelage porte sur deux compagnies de quatre patrouilles chacune, c’est moins évident. Les olympiades ou le grand jeu sont des occasions rêvées de « faire les choses en grand » et de faire s’affronter les 8 patrouilles dans une aventure échevelée… Mais faire « bouger » 60 guides est difficile et, certains jours, les patrouilles auront envie de « respirer » en plus petit comité. Le concours cuisine peut avoir lieu des jours différents, pour faciliter la vie de l’intendante… De même, les explos peuvent être décalées dans le temps, ce qui permettra d’utiliser à des dates différentes les quatre lieux de bivouacs identifiés. Pendant qu’une compagnie est en explo, l’autre en profite pour faire des jeux techniques adaptés à ses objectifs de progression « en propre ». Pour les veillées, vous pouvez alterner les veillées en compagnie, celles en camp complet et celles en patrouille. Ainsi, les guides les plus timides pourront se « lancer » devant un public moins impressionnant et plus familier.
Si une compagnie reçoit son CR, l’assistance à la messe en semaine ainsi que les éventuels topos et temps de confession seront proposés aux deux compagnies. Il peut être intelligent de proposer aux deux CR de visiter le camp « en décalé ».
Afin de favoriser des contacts à petite échelle, les patrouilles pourront inviter une patrouille jumelle pour un jeu technique, un atelier ou un repas commun.
Dans tous les cas, afin de bénéficier des avantages du jumelage, il faut prévoir une tente intendance et des menus communs (sauf exception comme pour le concours cuisine) ainsi qu’une tente infirmerie commune.
Charge d’âme
Berthilde et Justine demeurent chacune la cheftaine de leurs guides. Elles sont personnellement responsables de la formation et de la progression des CP, de l’animation de leur cour d’honneur. Et elles connaissent chacune de leurs guides. Les CdH, qui sont garantes de la progression de chaque compagnie, se réunissent au sein de chaque compagnie : la cheftaine a charge d’âme.
Les cheftaines doseront donc les outils pédagogiques : cela n’a pas de sens de lever deux fois les couleurs, toutes se rassemblent donc le matin. Mais, si une des cheftaines a un message spécifique à faire passer à ses guides sur leur comportement, il est possible de rompre ensuite le rassemblement commun pour que chaque cheftaine puisse commenter à ses guides le mot d’ordre, adapter son propos à l’ambiance, l’humeur et l’actualité…
La chef de camp a le dernier mot
Berthilde est chef de camp. Si Justine, qui est moins expérimentée, se livre à des activités dangereuses, si ses guides sont fatiguées et se blessent, si une guide de la IIe la Garenne quitte le camp sans prévenir personne, c’est Berthilde qui est responsable ! En cas d’inspection du camp, elle sera l’interlocutrice des services de l’Etat. Par ailleurs, sa cheftaine de groupe est l’organisatrice de l’ensemble du camp, et responsable à ce titre ! (Ca vaut le coup d’en parler avant de se lancer…).
Il est donc normal que Berthilde suive avec attention toutes les activités de la IIe la Garenne. Afin de permettre ce « contrôle général » de l’ensemble du camp, il est nécessaire que les deux maîtrises campent ensemble, qu’elles partagent la même tente, vivent et dînent en maîtrise, prient ensemble et fassent un conseil de maîtrise avec le point sur toutes les activités et ressenti de chacune. Si Justine et Berthilde ne sont pas d’accord sur une décision qui concerne de près ou de loin la sécurité des guides, c’est Berthilde qui aura le dernier mot. Il faut que cette règle du jeu soit très claire dès le stade de la préparation du jumelage.
Si la CdH de la IIe la Garenne doit prendre des décisions difficiles, c’est Justine qui la présidera mais il serait bon d’y inviter Berthilde. En effet, Berthilde est formée, expérimentée et a du recul par rapport à la compagnie. Elle sera ainsi au courant des problèmes et sera de bon conseil pour trouver des solutions.
De même, les CdC peuvent, certains jours, être communs (notamment pour faire le point sur les activités communes) et, d’autres jours, être tenus en compagnie. Dans ce cas, il peut être bon de les décaler dans la journée pour que Berthilde puisse assister aux deux conseils et ait ainsi toutes les informations « de terrain ».
Unité et frottements
Même si Justine, Berthilde et toutes leurs assistantes y mettent du leur, il y aura, certains jours, des frottements, voire des oppositions. Chacune a sa manière de voir les choses, ses priorités et cela peut causer des incompréhensions, sources de rancœur. Justine risque d’être frustrée parce que tout ne se passera pas comme elle l’aurait décidé si elle avait été seule maîtresse à bord. Berthilde risque d’être fatiguée de « tout porter à bout de bras », y compris des guides et une maîtrise qu’elle ne comprend pas si bien que cela… La solution : beaucoup d’humilité, beaucoup de dialogue, beaucoup de prise de recul : les olympiades n’ont pas été animées comme je l’aurais souhaité ? C’est un fait. Mais est-ce que cela a porté à conséquence pour l’éducation des guides et la croissance de leurs vertus ? Non. Donc cela n’est pas très grave et je ferai à ma façon l’an prochain…
Le conseil de maîtrise est le bon moment pour faire connaître avec calme et modération ses préférences, sans jugement à l’emporte pièce sur les manières de l’autre compagnie. Et c’est tous les jours ! Ainsi vous désamorcerez les tensions et vous ferez grandir l’unité du camp.
Camps jumelés / camps cousins
Extrait du « livret de réglementation » (version avril 2016) – page 42
Camp cousin
S’il s’agit seulement de deux unités autonomes qui se retrouvent sur un même lieu, chacune fait son propre programme d’activités et doit obtenir l’autorisation de camper de son commissaire de district (les programmes peuvent prévoir des activités communes)
Camp jumelé
Si les deux unités se rapprochent en raison du manque de formation de la maîtrise de l’une d’elle (que les deux unités aient un programme commun ou un programme séparé) :
• Sur le plan pédagogique, le chef d’unité doit rester le chef aux yeux des enfants mais c’est le chef de camp qui est le vrai responsable du camp sur les plans administratif, juridique et pédagogique. En maîtrise, le chef d’unité insuffisamment formé est un assistant et il doit donc agir en fonction des directives du chef de camp.
• Chacune des unités doit faire son dossier de camp et il y a lieu d’obtenir l’autorisation de camper de chacun des commissaires de district
• La déclaration à la DDCS est faite par fiche complémentaire de camp sur un seul des deux accueils de scoutisme, reprend les informations de la totalité de la maitrise et du nombre total de mineurs prévus, le directeur de l’accueil sera le chef d’unité suffisamment formé pour être chef de camp. Cette fiche complémentaire est faite par le CG du chef de camp.
• Les règles concernant le taux d’encadrement et la qualification des chefs doivent être respectées (cf. page 10 à 15)
• Se renseigner auprès de son délégué départemental pour savoir comment remplir les fiches complémentaires de déclaration du camp
• En tout état de cause, il n’est pas possible d’inscrire un chef sur plus d’une déclaration DDCS à la fois, pour des activités ayant lieu au même moment.
• La direction d’un camp jumelé n’est possible que si le chef de camp a déjà encadré un grand camp.Attention : certaines équipes nationales de branches peuvent limiter cette possibilité de camp jumelés ou de camps cousins (modalités ou limitations particulières. Voir livret de camp de la branche)